les habitants
‍du marais salant

LE MILIEU NATUREL DU MARAIS

La faune et la flore du marais salant

Les marais salants sont un espace naturel privilégié entre terre et mer qui abrite un écosystème fertile mais à l’équilibre fragile.

Le saunier, en entretenant le circuit hydraulique, en assurant le renouvellement de l’eau dans les bassins et en maintenant les niveaux d’eau dans le marais, permet la préservation de ce milieu naturel.

L’avifaune

Les marais salants rétais forment une zone humide biologiquement très riche et diversifiée. Ils hébergent notamment une grande variété d’oiseaux (plus de 300 espèces observées) qui y trouve un environnement calme, propice au repos et à la nidification. Les bassins peu profonds fournissent une nourriture abondante : petits crustacés, alevins, vers, mollusques...
L’aigrette garzette (sédentaire) 
Ce petit héron blanc, très commun dans les marais rétais, tire son nom des deux longues plumes qu’il arbore derrière la tête au printemps (plumage nuptial). L’aigrette garzette se caractérise par ses longues pattes noires et ses doigts jaunes, ainsi que par son bec sombre en forme de poignard. Elle se nourrit de crustacés et de petits poissons qu’elle trouve notamment dans les vasais et métières des marais salants.
Le tadorne de Belon (présent toute l’année sauf juillet août)
Canard de grande taille (1,20 m d’envergure), le tadorne est coutumier des marais rétais surtout au printemps, pendant sa période de nidification. Il est aisément identifiable grâce à sa robe aux couleurs très contrastées : corps blanc, brun orangé et vert très foncé (presque noir). Sa tête également vert sombre est ornée d’un gros bec rouge, surmonté d’un tubercule chez le mâle. Une des habitudes de la femelle est de nicher dans les terriers de lapins abandonnés.
L’échasse blanche (présente de mars à juillet)
Au printemps, on peut apercevoir dans les marais la silhouette gracile de ce limicole. Juchée sur ces longues pattes rouges, sa silhouette blanche à ailes et tête noire parcourt le marais à la recherche de petits crustacés et d’insectes aquatiques.
La gorgebleue à miroir (présente de mars à septembre). 
Ce passereau proche du rouge-gorge s’observe essentiellement perché sur les branches des tamaris ou dans les herbes hautes qui bordent les bassins du marais. Il tire son nom du poitrail bleu qu’arbore le mâle durant le printemps (plumage nuptial). Ce migrateur quitte l’île de Ré en septembre pour hiverner en Afrique du nord ou sur la péninsule ibérique.
L’avocette élégante (présente d’avril à août)
Ce limicole est très reconnaissable par son long bec mince recourbé vers le haut avec un plumage blanc bariolée de noir ; elle est de la taille d’une mouette mais plus haute sur pattes. Ses pattes semi palmées lui permettent de nager ; elle se nourrit de minuscules crustacés qu’elle capture grâce à son grand bec dans des eaux peu profondes. Elle quitte l’île de Ré à la fin de l’été pour aller muer dans le nord des Pays bas. Elle revient en Novembre et niche en colonies sur les diguettes ou les îlots des marais salants.

La flore

Un milieu très salé est à priori assez hostile au développement de la vie et de la végétation. Cependant, un certain nombre de plantes dites halophiles sont adaptées à cet environnement. Ces différentes plantes ne poussent pas n’importe où dans le marais. Les plus résistantes au sel (comme la salicorne ou l’obione) se situent à proximité de l’eau, alors que la végétation moins adaptée comme les chardons ou la moutarde se développent plutôt sur le haut des bosses.
La salicorne
Cette plante grasse pousse à partir du mois d’avril à proximité immédiate de l’eau salé et en particulier sur les petites levées qui canalisent l’eau dans le marais salant. A partir de la fin de l’été et en automne elle prend une couleur rouge caractéristique avant de sécher et dépérir. Il s’agit d’une plante comestible au goût salé et iodé que l’on peut déguster comme légume, cuite ou en salade, ou encore comme condiment lorsqu’elle est confite dans le vinaigre.
L’obione
Ce petit arbrisseau aux feuilles arrondies et charnues pousse en colonies très denses au pied des bosses des marais salants. Sa floraison qui intervient en été est peu spectaculaire, ses fleurs jaunâtres étant d’assez petite taille.
La moutarde noire
Au printemps les bosses des marais salants se couvrent de fleurs jaunes : cette particularité du paysage est due à la moutarde noire. Cette crucifère de la même famille que le colza développe le long de ses tiges des petites cosses contenant de minuscules graines brunes. Celles-ci, broyées et mélangées à du vinaigre pourront donner le fameux condiment.
La statice
Cette plante vivace de 30 à 60 cm de haut est également appelée limonium, lavande de mer, immortelle des sables ou encore saladelle dans le midi. Ses fleurs violacées conservant longtemps leur éclat une fois la plante séchée, elle est souvent cueillie sur le marais. Cette pratique désormais interdite a entraîné une raréfaction de cette espèce protégée caractéristique des marais maritimes.
La soude maritime
Plante herbacée de milieu humide et salé, la soude se caractérise par ses feuilles en aiguilles demi cylindrique. Ce végétal entrait autrefois dans la composition du ‘lessit’, décoction obtenue en faisant bouillir un mélange de plantes halophiles et de sarments dans un sachet de toile. Le produit ainsi obtenu servait alors de lessive.